Le germe du Qi Gong

Le premier Qi Gong de l’époque primitive peut être considéré comme un acte instinctif, spontané et inconscient. L’homme vivait au sein de la nature, en contact avec le soleil, la lune, les astres et était très sensible au rythme des saisons. Se sentait-il fatigué, qu’instinctivement il s’étirait, bâillait, se frottait le visage et se sentait tout de suite stimulé, il se tapotait, se massait, soulevait les bras et inspirait profondément.

Tous ces gestes sont une autoprotection et une autorégulation instinctive.


L'Empereur Jaune (un des créateurs de la médecine traditionnelle chinoise)

Avec le temps, ces gestes se sont élaborés et structurés et nos ancêtres les pratiquaient et les transmettaient de génération en génération. Cette tradition de travail corporel fut très présente dans les civilisations grecque et romaine, jusqu’à leur déclin, et petit à petit ces pratiques disparurent presque d’Europe.

En revanche, en Chine, sous l’influence des pensées Taoïste, Bouddhiste et Confucianiste, avec le temps, de nombreux courants et écoles de Qi Gong virent le jour. 

Utilisant la respiration, le mouvement, les sons, la méditation, toutes allaient dans le sens d’une recherche d’unité et d’harmonie entre le corps et l’esprit, certaines développant la force interne dans un but martial, d’autres insistant sur l’épanouissement spirituel, d’autres travaillant l’alchimie énergétique interne dans le but d’accroître la longévité et d’atteindre à l’immortalité (c’est-à-dire le chemin du bonheur et de la compréhension de la vie, pas le fait de ne pas mourir). Tous ces courants, à travers les différentes dynasties, se développèrent également sous l’influence de grands médecins qui, élaborant les principes de la médecine traditionnelle chinoise, intégrèrent les exercices de Qi Gong à l’approche holistique de leur science.

Aujourd’hui, la pratique du Qi Gong fait partie intégrante, au même titre que l’acuponcture, la pharmacopée, les massages et la diététique, des outils de la médecine traditionnelle chinoise. Sous l’influence de nombreux maîtres, une multitude de styles et de méthodes ont vu le jour. S’il existe de nombreuses variantes, toutes ces méthodes ont un passé commun et une même origine.

Le trait commun de toutes ces méthodes, quelque soit leur but, me paraît être la recherche d’un calme intérieur, pris comme base et gage d’une stabilité sur laquelle seule peut se construire un travail énergétique efficient.

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